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Ancré dans le passé, l’arganier est un arbre d’avenir !

L’arganier, patrimoine naturel marocain

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L’arganier (Argania spinosa), est un arbre endémique du Maroc. Les forêts d’arganier, appelées arganeraies, sont localisées principalement dans le Sud-Ouest marocain, mais on trouve quelques peuplements isolés au Nord-Est du pays dans le massif montagneux des Beni Snassen et dans le centre (Oued Grou). On a aussi rapporté son existence sous forme d’arbrisseaux dans le Sahara.

L’arganier constitue pour les marocains le symbole de la vie et de leur chemin à travers le temps. Il était là bien avant le premier homme et il a accueilli tous ceux qui sont nés ou qui sont venus se réfugier dans ses forêts. Il leur a offert la protection de son ombre, le bois pour la construction, le fourrage pour leurs animaux et l’huile pour se nourrir et s’éclairer. Cette espèce à la fois forestière, fourragère et fruitière-oléagineuse est le pivot d’un système agraire traditionnel qui a permis jusqu’ici de répondre aux besoins d’une population dense dans une zone aride. L’arganier a permis le développement d’une civilisation unique où l’on vogue toujours entre archaïsme et modernisme. A cet égard,  l’arganier et les arganeraies représentent un patrimoine naturel et culturel irremplaçable.

L’originalité écologique de ce système agro-forestier traditionnel a d’ailleurs justifié la sauvegarde d’une partie de l’arganeraie en tant que « Réserve de la Biosphère » par l’UNESCO.

Pour les usagers de l’arganier, le premier intérêt de l’arbre est aujourd’hui sa production d’huile car l’huile d’argan est devenue très recherchée, notamment dans de nombreux pays étrangers, grâce à son délicieux goût de noisette, ses qualités nutritionnelles et ses effets positifs reconnus sur la santé.

La régression des arganeraies

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Malgré leur intérêt écologique et socio-économique, les arganeraies sont en régression continue, victimes de l’agriculture intensive en plaine, de l’urbanisation autour des villes et de la surexploitation en montagne. Cette régression a débuté il y a longtemps déjà. Au 10èmesiècle, la fondation des grandes villes marocaines avait provoqué le déboisement des forêts aux alentours. Plus tard, c’est l’extension de la culture de la canne à sucre qui a entraîné le déboisement de vastes espaces. Au début du 20ème siècle, les arganeraies ont été si intensivement exploitées pour la fabrication du charbon de bois qu’elles on failli disparaître. Pour éviter cela, un Dahir (décret royal) a été édicté en 1925 pour réglementer l’exploitation de l’arganeraie, forêt domaniale où l’arbre est strictement protégé mais où les habitants ont un droit d’usage. Grâce à ce Dahir, qui représentait d’ailleurs l’une des toutes premières législations au monde en matière de protection d’espaces naturels, la régression a été endiguée mais pas totalement stoppée.   

Face à cette menace, une équipe pluridisciplinaire de recherche franco-marocaine dirigée par Rachida Nouaïm, professeur à l’université d’Agadir, s’est mobilisée à partir de 1989. Après des études approfondies, depuis la biologie de l’arbre jusqu’aux aspects économiques et culturels, son diagnostic a clairement énoncé que la sauvegarde de l’arganier passe par une meilleure valorisation de l’huile d’argane. En d’autres termes, la meilleure façon de sauver l’arganier est de faire en sorte qu’il rapporte davantage aux usagers. Ainsi, non seulement ces derniers protègeront les arbres qui restent, mais ils trouveront un intérêt à en replanter d’autres.

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