Depuis les années 1916, El Jadida n’a jamais connu de nuit noire. Les ténèbres, depuis cette date, sont déchirées par les lumières du phare de Sidi Bouafi, l’un des plus impressionnants du Maroc.
Edifié entre 1914 et 1916 par des prisonniers allemands pendant la grande guerre, celle qu’on nommait la Der des Ders, le phare Sidi Bouafi a bénéficié du style architectural bien spécifique du savoir-faire des architectes français.
Situé sur un emplacement stratégique, sur le site le plus élevé du cap d’El Jadida à une hauteur au dessus du niveau moyen de la mer de 67,20 mètres, le phare Sidi Bouafi devait se joindre à deux autres phares : celui de Trafalgar en Espagne et celui du Cap Saint Vincent au Portugal, pour assurer le périple des navires qui quittent l’Archipel des Açores et qui se dirigent vers les côtes atlantiques marocaines ou celles d’Europe méridionale. Le phare de Sidi Bouafi, dernier maillon d’une chaîne d’édifices marins, complète ainsi une triade qui sécurise un large périmètre marin permettant aux navires de naviguer en toute sécurité vers leurs destinations.
Le phare Sidi Bouafi, à l’instar de son analogue portugais, emprunte le nom du Marabout local qui lui promulgue en prime, voisinage oblige, des pouvoirs mystiques. En effet, quelques membres de la population locale pensent que monter les 248 marche du phare aurait des répercussions thérapeutiques, autres que celles de perdre des kilos en trop.
Il n’est donc pas rare de rencontrer des pèlerins effectuant une ascension verticale vers le sommet du phare, en compagnie de leur progéniture.
Se Connecter pour publier un commentaire